Résilience : un concept moderne, une sagesse très ancienne
Dans notre monde actuel, le mot résilience est devenu incontournable. On l’associe à la capacité de traverser l’adversité, de retrouver un axe, de continuer à avancer malgré les épreuves.
À l’IFYA, nous aimons revenir aux textes anciens, non pour les sacraliser, mais parce qu’ils offrent un regard étonnamment précis sur des problématiques qui nous occupent encore aujourd’hui. Et la résilience… en fait partie.
Un mot moderne, une réalité ancienne
Le terme « résilience » n’existe pas tel quel dans les traités ayurvédiques. Pourtant, l’idée est partout.
Les textes décrivent un ensemble de forces physiques, psychologiques et subtiles qui permettent à l’individu de maintenir sa cohésion intérieure et de retrouver l’équilibre après une perturbation.
Trois notions principales s’en rapprochent :
1. Vyadhi-kṣamatva — la capacité à faire face au déséquilibre
Dans le Charaka Saṃhitā, ce terme désigne la faculté du corps-esprit à résister à la maladie et à réduire ses effets lorsqu’elle survient.
C’est une description ancienne de ce que nous appellerions aujourd’hui :
la résistance, la récupération et l’adaptation.
2. Sattva-bala — la force mentale
Charaka décrit la force du mental comme la capacité à supporter l’adversité sans perdre sa clarté.
Dans un monde où nos équilibres psychiques sont souvent mis à l’épreuve, cette notion est d’une modernité désarmante.
3. Ojas — la stabilité profonde
Dans l’Ashtanga Hridaya, l’ojas est présenté comme la force de cohésion qui soutient la vie.
Lorsque l’ojas est solide, la personne demeure stable, ancrée et lumineuse, même dans des contextes difficiles.
Ces trois dimensions offrent une lecture fine et nuancée de ce que nous appelons aujourd’hui “résilience”.
Une dynamique plus subtile qu’un simple « rebond »
Nos textes n’invitent pas à « tenir coûte que coûte ».
Ils parlent plutôt d’un mouvement intérieur :
le retour à sa nature profonde (prakriti),
l’ajustement juste,
le soutien de ce qui nous rend vivants.
La résilience, dans cette perspective, n’est pas une performance.
C’est une intelligence du vivant qui nous traverse :
celle qui préserve, transforme et réorganise.
Une sagesse utile pour notre monde contemporain
Ce que nous enseigne l’Ayurveda, c’est que la résilience n’est pas un trait de caractère réservé à quelques-uns.
Elle est un potentiel universel, nourri par la qualité de notre alimentation, de notre sommeil, de nos relations, de nos rythmes… et par l’attention que nous portons à notre monde intérieur.
À l’IFYA, revenir à ces textes anciens, c’est redonner du sens à nos pratiques :
comprendre que la santé n’est pas seulement l’absence de maladie,
mais une capacité profonde à traverser la vie avec stabilité, discernement et vitalité.
Références traditionnelles
Charaka Saṃhitā – Sutrasthāna 17.117 : définition du Vyadhi-kṣamatva.
Charaka Saṃhitā – Sharīrasthāna 1.137 : description du Sattva-bala.
Ashtanga Hridaya – Sutrasthāna 11.37 : rôle de l’ojas dans la stabilité vitale.
Sushruta Saṃhitā – Sutrasthāna 15.41 : développement de la force (bala) par l’harmonie de vie.